Dans le but de réduire ses émissions de CO2 conformément aux engagements de Paris, la Norvège vient de se doter de la plus grande installation d’essai de transport du CO2 depuis un périmètre pétrolier. Longue de 200 m, elle permettra de construire les bases de l’industrie naissante du CO2.
La semaine dernière, le Premier ministre de Norvège Erna Solberg a inauguré la plus grande infrastructure expérimentale du monde, destinée à transporter du CO2 depuis une installation de production de pétrole et de gaz, avec une longueur de 200 mètres.
Située sur un site de production de la société pétrolière publique Equinor à Porsgrunn, l’infrastructure permettra de transporter le CO2 rejeté par les travaux d’exploration via un pipeline, sous forme gazeuse et liquide simultanément.
Il faut rappeler qu’Equinor capture et transporte déjà le dioxyde de carbone à partir du champ de Sleipner en mer du Nord depuis 1996 et depuis l’installation de Snøhvit à Hammerfest depuis 2009. Ces deux projets ont fourni à Equinor des informations importantes sur le transport de ce gaz. Dans ces projets, le gaz carbonique était également transporté sous forme gazeuse et liquide.
« L’objectif est d’en apprendre davantage sur le comportement du CO2 pendant le transport par pipeline, une connaissance importante pour l’intensification du transport et du stockage du CO2 à l’avenir », a expliqué la société dans un communiqué.
Il est prévu dans un premier temps d’utiliser l’installation pour deux tests différents de transport de CO2, à la fois des tests de transport multiphase et des tests d’instruments de mesure. Selon le plan, ces tests seront en cours jusqu’au printemps 2021. Après cela, l’installation d’essai sera utilisée pour tester le transport du pétrole, du gaz et du CO2, en fonction de l’endroit où les besoins sont les plus importants.
Les recherches visant à transporter simultanément sous forme liquide et gazeuse le gaz carbonique, peuvent également à l’avenir, réduire les coûts associés à la maitrise et au développement de cette nouvelle industrie.
« Cela montre comment les infrastructures et les compétences de l’industrie pétrolière et gazière peuvent être utilisées pour accélérer les efforts de capture et de stockage du CO2 dans des réservoirs. C’est l’occasion de créer une nouvelle industrie en Norvège », a affirmé Sophie Hildebrand, directrice de la technologie chez Equinor.
La problématique du contrôle, de la capture du CO2 et de sa réutilisation est l’enjeu environnemental majeur du siècle pour les compagnies pétrolières. Cette avancée de la Norvège devrait ouvrir la porte à une nouvelle industrie du CO2 au cours des prochaines années.
Agence Ecofin
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