Le stress hydrique augmente les coûts de production mais les investisseurs sous-estiment ces risques, selon la société de gestion d’actifs BlackRock.
« Les investisseurs sous-estiment le risque de pénurie d’eau et son impact sur leurs portefeuilles dans les années à venir. » Dans une note diffusée fin juillet, BlackRock, la plus grande société de gestion d’actifs au monde, affirme que « le stress hydrique affecte toutes les régions, toutes les catégories d’actifs, tous les secteurs et va devenir de plus en plus important au cours des prochaines années ». Un risque qui porte déjà sur 425 milliards dollars d’actifs (362,7 milliards d’euros), selon les calculs effectués par l’ONG Carbon Disclosure Project (CDP) à partir des données publiées par les plus grandes entreprises du monde entier.
« En cas de pollution, certaines entreprises risquent de voir ainsi leur image se détériorer et d’être condamnées à de lourdes amendes, d‘autres doivent interrompre leur production en cas de sécheresse ou encore supporter des coûts de traitement des eaux si celle-ci est polluée », explique Cate Lamb, responsable du programme « eau » de l’ONG CDP.
Mines de fer
La sécheresse a déjà entraîné des interruptions d’activité. C’est le cas de la compagnie minière Anglo American qui a réduit sa production de cuivre de 28 % au Chili, fin 2019, alors que le pays enregistrait l’une des pires sécheresses de son histoire. Certaines exploitations minières au Chili doivent désormais s’approvisionner en eau de mer depuis le littoral pour continuer de fonctionner. Selon le cabinet Trucost, le cinquième des exploitations minières dans le monde sont localisées dans des régions souffrant d’un « stress hydrique », et les mines de fer sont parmi les plus exposées.
Le manque d’eau peut coûter cher. En 2018, le chimiste allemand BASF avait essuyé une perte de 250 millions d’euros à cause de la baisse du niveau du Rhin. Le fleuve ne pouvait plus servir à transporter les marchandises, ni à alimenter les usines du groupe en eau de refroidissement. Parfois l’eau est disponible mais polluée, comme c’est le cas pour 65 % des nappes phréatiques en Chine. Les dépenses en traitement de l’eau viennent alors s’ajouter aux coûts de production.
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