Malgré la hausse des prix, les géants de l’or n’investissent pas pour accroître la production

Malgré la hausse des prix, les géants de l’or n’investissent pas pour accroître la production

 Les géants mondiaux de l’or sont réticents à l’idée d’utiliser les fonds générés par la hausse des prix pour augmenter leurs volumes de production. Craignant une nouvelle chute des cours, ils préfèrent jouer la prudence et accroitre les dividendes des actionnaires.

Sept compagnies minières parmi les 10 plus grands producteurs mondiaux d’or ont réduit de 7 % leurs prévisions de production cette année en raison des restrictions dues au Covid-19, rapporte ce lundi Reuters. L’agence, qui s’est entretenue avec des cadres, analystes et gestionnaires de fonds de l’industrie aurifère, indique que les mineurs hésitent à dépenser pour des projets coûteux.

Depuis l’allègement des mesures de restrictions, Barrick, Newmont Corporation ou encore Gold Fields n’ont pas entamé des stratégies de croissance malgré l’incitation que constitue la hausse des prix du métal jaune. Alors que l’or a progressé de 30 % sur les marchés mondiaux depuis le début de l’année, la situation semble pourtant propice à la construction de mines ou à l’exploitation de nouveaux gisements afin de profiter des cours élevés. Seulement, l’épisode de 2011 a rendu prudentes les compagnies. A l’époque, elles avaient investi des sommes colossales suite au pic du métal jaune, enregistrant d’énormes pertes quand les prix ont baissé.

« Le véritable piège dans l’industrie de l’or dans le passé était la chasse au volume », a commenté Tom Palmer, PDG de Newmont, dont la compagnie dispose cette année d’un budget de 1,3 milliard $, soit environ la moitié des chiffres de l’année dernière. Le PDG de Barrick, Mark Bristow, va plus loin en indiquant que « Personne n’a gagné de l’argent réel », ce qui sous-entend qu’il n’y a pas de bénéfices à investir.

Notons tout de même que les dividendes versés par les géants de l’or ont considérablement augmenté cette année. Les compagnies tiennent visiblement à satisfaire leurs actionnaires plutôt que risquer de se les mettre à dos par des dépenses excessives. Les pays producteurs en Afrique devront quant à eux se contenter de la hausse des recettes publiques générées par l’augmentation des prix.

Agence Ecofin

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